Titicaca, ça ne s’oublie pas !

(Du 29/03 au 05/04/24)

L’immense Lac Titicaca est une destination que nous avions rêvée !

Niché entre les plus hauts sommets et cratères enneigés de la Cordillère des Andes (dépassant parfois 6.000m), ce lac s’étend sur 190 km, un peu moins d’un aller-retour Bruxelles-Ostende, et repose à une altitude de 3.812 m, plus haute que celle de l’aiguille du Midi !  Imaginez une mer au-dessus du Mont Blanc qui aurait une profondeur maximale de 280 mètres…

 

 

Berceau de la civilisation Inca bien avant leur installation à Cusco et au Machu Picchu, il s’agit du lac navigable le plus haut du monde, situé à cheval sur la Bolivie et le Pérou.

 

 

A différents endroits du lac, on peut observer de grandes zones d’élevage de truites saumonées, un poisson délicieux, souvent proposé grillé, cuit sur pierre ou en « ceviche », poisson cru mariné que les péruviens préparent admirablement.😋

 

 

Pour atteindre la ville de Copacabana, il faut impérativement prendre une barge des plus sommaires car aucun pont n’existe pour relier les villages de San Pallo de Tiquina et San Pedro de Tiquina. Ce passage obligé par barge, véritable ballet incessant sur ce petit bras du lac, apporte certes pas mal d’animation et de travail aux locaux.

 

 

Avant d’entamer cette traversée d’une vingtaine de minutes, nous nous sommes tout d’abord reposés (3 jours) de la frénésie de La Paz sur la Péninsule de Huata, un merveilleux endroit paisible où il est même possible de se baigner. L’eau n’est franchement pas des plus chaudes à cette altitude mais elle est d’une transparence incroyable. C’était assez tentant mais on ne s’est finalement pas jetés au jus.

 

 

 

 

 

 

La traversée :

Les barges pour traverser ce petit bras du lac ne sont vraiment pas de toute première jeunesse et leurs planches non plus…  J’avoue qu’y faire monter notre modèle poids lourds n’est pas des plus rassurants, même si l’on y voit des bus entier s’y installer. Pas trop envie d’aller piquer une tête à tout jamais dans les fonds du Titicaca ! On serait vraiment dans le caca. 😨

Ce n’est qu’au milieu de la traversée que le pilote nous a annoncé qu’il y a quelques mois, un bus a fait le plongeon par 12 mètres de fond et s’y trouve toujours…

 

 

Ouf, ça y est, on est arrivé sains et saufs sur l’autre rive, quasi aux pieds de l’Armada Boliviana. Rien de tel que le bon plancher des vaches.    😅

 

 

 

En route pour Copacabana, une petite ville balnéaire très touristique d’où partent les bateaux pour l’Isla del Sol et Isla de la Luna, notamment. Cette petite ville ne présente pas vraiment un grand intérêt, en dehors du Sanctuaire National de la Vierge de Copacabana, situé dans la basilique Notre-Dame de Copacabana. Des centaines de pèlerins effectuent un long voyage à travers tout le pays pour venir la voir.
La vierge de Copacabana représentait, pour les Indiens, une princesse Inca. Aujourd’hui, elle semble plutôt considérée comme la Sainte Patronne de la Bolivie, une source de chance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est pourquoi beaucoup y viennent aussi pour faire baptiser leur voiture ou autres véhicules juste aux pieds de la cathédrale de Copacabana.
Une fois baptisés par les eaux du lac, ils se sentent ainsi protégés. Certains pensent même pouvoir rouler à toute allure sur les routes étroites et sinueuses de la cordillère… jonchée de croix.

 

 

Pour nous, Copacabana était une bonne source de réapprovisionnement au marché local et en effet, notre point de départ pour visiter l’Isla del Sol en y laissant notre monture en sécurité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Video 1 (cliquez ici)

 

 

 

 

 

Le jour du départ pour l’Isla del Sol est arrivé. Nous attendons notre bateau qui doit nous emmener au petit port, non loin du petit village de Challapampa, situé au nord de l’île.
2h de bateau séparent Copacabana de Challapampa. Le lac est relativement calme et le soleil, Inti, est de la partie.

 

 

 

Une petite halte de 3/4h sur la toute petite Isla de la Luna située juste en face de l’Isla del Sol rajoutera 1h à notre programme.
Le site n’est pas bien grand et il faut vraiment être férus d’archéologie pour apprécier les ruines de l’ancien temple Inca Iñakuyu, encore appelé Palais des Vierges du Soleil.
Certaines portes sont relativement bien préservées ou rénovées…

Ici, vivent encore 27 familles, soit à peu près 200 habitants d’origine Aymara principalement et Quechua. Elles vivent de la pêche, de l’élevage de truites, de l’agriculture, du tourisme et de vente d’objets artisanaux aux touristes. Une petite école enseignerait jusqu’à l’équivalent d’une 5ème primaire.
Il n’y a pas d’électricité sur l’île, seulement quelques générateurs et panneaux solaires. L’eau du lac est leur seule source, en dehors de l’eau de pluie. Quant aux déchets, ils sont tout simplement brûlés.

On raconte qu’autrefois, l’île était uniquement peuplée de femmes, soit vouées à devenir les concubines de l’empereur, soit utilisées en vue de sacrifices.

 

 

 

 

Isla del Sol :

Occupée depuis plus de 5.000 ans par les amérindiens, nous accostons enfin sur l’île du soleil qui couvre une superficie de 14,3 km2 et compterait un peu plus de 2.000 habitants.
Anciennement appelée Isla Titicaca, le mot Titicaca trouverait son étymologie dans Titi Khar’ka, un rocher situé sur l’Isla del Sol et qui signifierait Roc du Puma en langue aymara.

Notre bateau nous dépose au petit port situé tout au nord de l’île. Les autres compagnons de traversée grimpent avec nous pour aller voir les ruines de la Chinkana (ou labyrinthe), mais ils redescendent pour reprendre le bateau qui va les ramener à Copacabana.

 

 

 

Nous demeurons les seuls de cette équipe à rester sur l’île. Notre but est de traverser toute l’île à pieds, du nord au sud, par le chemin des crêtes pour rejoindre un petit hôtel situé sur la pointe sud de Yumani.

Sur les hauteurs, non loin de la pointe nord, se dresse également la Roca Sagrada ou roche sacrée.
L’origine des Incas semble entourée de bien des légendes dont beaucoup semblent désigner l’île Titicaca (l’île du Soleil) et Tiwanaku comme centre à partir duquel l’Etat Inca se serait formé.

 

 

 

 

Elle serait le point d’origine de la civilisation Inca d’où seraient partis Manco Capac et Mama Ocllo, enfants du Soleil (Inti), nés de l’écume du lac Titicaca, pour fonder Cuzco,  le nombril du monde.

 

 

Notre bateau ayant quitté Copacabana avec plus d’une heure de retard, nous ne débutons la traversée qu’à 14h30, ce qui est un peu juste car le soleil décline assez vite en cette saison. Pour compliquer notre avancée, rien n’est balisé et nous ne croisons personne sur notre chemin pour nous aider. Pas de signal internet non plus. Arrivés à un Y, nous prenons la mauvaise fourche et rallongeons notre randonnée de quelques km en nous éloignant de la route des crêtes.

 

 

 

Surplombant une immense étendue d’eau turquoise à plus de 3.812m d’altitude, nous évoluons au fil de l’eau à une cadence modérée. Le sentier monte et descend sans cesse, épousant le relief très accidenté de l’île en bord de lac. Nous savons que nous devons retrouver, d’une façon ou d’une autre, le chemin des crêtes mais la magie des lieux, indescriptible, nous retient en ces lieux d’un autre temps.

 

 

Finalement, nous optons pour un sentier sacrément abrupte, coupant plus haut à travers cultures et troupeaux d’Alpaca.
Il semble nous permettre de rejoindre la route des crêtes. La progression est lente, le souffle court. Nous ne sommes pas encore des experts en rando d’altitude, même si nous sentons une progression de notre condition physique après plusieurs semaines passées sur les hauts-plateaux de l’Altiplano.
Nos efforts nous coûtent, c’est sûr mais, après un peu moins d’une heure, la route des crêtes est à nouveau sous nos pieds.
Nous ne pouvons malheureusement pas atteindre la pointe sud avant la tombée de la nuit. Il nous faut donc postposer notre réservation au lendemain et faire une étape dans un autre hôtel sur la chemin.

 

 

La chance nous sourit. Un charmant petit hôtel nous offre sa dernière petite case avec une vue imprenable sur le lac, pourvue d’une chambre spacieuse, d’un lit giga et confortable et d’une salle de bain.
Nous y rencontrons un couple de français avec qui nous partageons notre repas du soir et le petit-déjeuner du lendemain matin.

 

 

 

Un peu plus de 3,5 km nous sépare encore de Yumani et un km supplémentaire pour la pointe mais nous sommes requinqués après cette bonne nuit de sommeil.

 

 

 

 

Vers 10h30 du matin, nous atteignons le sommet du village de Yumani, accroché à flanc de colline. Un immense escalier, appelé l’escalier des Incas, le relie au petit port du sud de l’île.

 

 

Ici, sur l’île, pas de voiture. Ce sont les ânes qui aident au transport de marchandises ou de sacs en tous genres.

 

Entre le village de Yumani et la pointe de l’île où se trouve notre petit hôtel, surgissent de nouvelles ruines, celle du Palacio de Pilkokana qui a été rénové.
Il y aurait plus de 80 sites archéologiques au total sur l’île. La plupart d’entre eux datent de la période Inca.

 

 

Nous passons une seconde nuit à l’hôtel que nous avions réservé initialement sur la pointe de l’île. La vue depuis notre terrasse est reposante et agréable.

 

 

 

 

Bien que marqué par le sceau de l’Histoire, c’est surtout la beauté naturelle de ce bout de terre mythique qui restera véritablement gravée dans nos mémoires. Les vues plongeantes sur le lac et les villages de part et d’autres offrent, à chaque détour, des panoramas grandioses aux lumières changeantes.

 

A bientôt de l’autre côté du miroir, côté Pérou !

 

 

 

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Marcel Moens
Marcel Moens
16 jours il y a

Quelques émotions, toujours de belles rencontres et de merveilleuses couleurs. Keep going strong!

Sofia
Sofia
16 jours il y a

Hi guysss
I saw you and your big truck at the ruins of Tipon – Cuzco. Then i need to know what was your plan and your pourpose to be there – so far of your home, traveling and having fun in the road.
Now i am fan of your blog!! It would be even more nice if you transmite your journey in TikTok or Instagram.
I admire you guys!!!
Bless you – Sofia – from Santiago – Chile

Sofia
Sofia
12 jours il y a
Répondre à  caroline

Perfect!!!!
Following you right now
Nice trip !!!

RUL
RUL
16 jours il y a

Waouw quel beau voyage ! bisous

ALCOL
ALCOL
23 heures il y a

Hello les amis,
De retour du Camino Francés (entre l’abbaye de Roncevaux et Burgos 300 kms à pieds pendant 14 jours de suite),
nous constatons que vous avez effectué aussi une randonnée physique et pleine de belles surprises…
Photos magnifiques, couleurs féeriques : merci encore pour ce nouveau carnet de voyages.
Biz à partager
Colette et Alain