Tarabuco et sa culture Yampara.

(Du 2/3 au 10/03)

Après avoir consacré une petite semaine à la ville de Sucre où nous nous sommes laissés gentiment vivre, nous prenons la direction du village de Tarabuco, situé à 64 km de la capitale juridique de Bolivie.
Grand centre de la culture Yampara, nous sommes curieux d’aller à la rencontre de cette population et de découvrir son marché dominical haut en couleurs, apparemment l’un des plus authentiques marché d’Amérique du Sud.

Les paysages verdoyants qui jalonnent notre route sont très vallonnés. Cela nous frappe d’autant plus fort qu’en Argentine, à ces altitudes, nous étions souvent proches de la planète Mars, même si les différents minéraux (cobalt, fer, manganèse, etc…) qui composent ses montagnes offraient une palette de couleurs d’une beauté incroyable.
Ci et là, on peut voir de nombreuses petites zones de cultures de blé, de maïs, de pommes de terre, ….  Comme si chaque communauté avait son propre petit potager.

 

Nous prenons doucement de l’altitude pour atteindre finalement les 3.290m où se niche notre fameux village.
A l’entrée, trône en grand le chapeau traditionnel de la culture Yampara, la ticachascada, décorée différemment selon les communautés.

 

 

Les Tarabuqueños sont une population indigène appartenant à la culture Yampara qui a connu son apogée entre le XI et XV siècles. En plus de leur traditionnelle ticachascada en cuir de vache qui couvre leur tête, ils portent un poncho aux couleurs vives.

 

 

Mais, les habitants du village sont loin de porter l’habit traditionnel même si beaucoup ont conservé les traditions et les coutumes ancestrales.

Tous les dimanches, le coeur du village est animé par un très grand marché…. C’est là que tout se passe, que tout se ressent, que tout se vit !
Les familles Yampara arrivent, depuis leurs communautés rurales, en bus, en camion voir même à pieds, pour y vendre leurs produits. On assiste alors à un échange incroyable de nourriture, de produits agricoles, de vêtement, d’animaux, …
Ponchos, chapeaux, sandales, couvertures de différentes couleurs font partie des vêtements des agriculteurs indigènes.
Souvent, les couleurs représentent aussi leur communauté.

Au petit matin, c’est le marché aux bestiaux, sur les hauteurs du village. Nous le savions. C’est là que nous avions posé Epicureman pour deux jours. A notre réveil, nous étions au premier rang.
Et là, je peux vous dire que ça discute ferme les prix !  A gauche, l’homme compte ses billets; il a vendu une vache.

 

 

 

Ici, passé et présent, traditions et modernisme se côtoient…

 

Lorsque nous descendons dans le village, les festivités ont commencé depuis un bon moment déjà. Il n’est pourtant que 9h30 du matin.

 

 

 

 

TISSAGE TYPIQUE de TARABUCO

 

 

 

Nous croisons une brouette chargée d’un produit miracle, la SALSEPAREILLE. On découvre qu’il s’agit d’une plante aux vertus médicinales apparemment à large spectre : elle permet de soigner les reins, le foie, les douleurs de l’utérus, les douleurs de DOS, les inflammation de la prostate, les rhumatismes, les maladies de peaux, les varices, les voies urinaires…. A bon entendeur salut ! 😉

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On y découvre de très beaux tissages fait mains, teintés au naturel. D’autres sont réalisés de façon plus industrielle.
Les tissus de Tarabuco seraient considérés parmi les meilleurs de Bolivie.

 

Nous apprenons que nous sommes arrivés un peu trop tôt : le 3ème dimanche de mars a lieu l’une des fêtes les plus traditionnelles et folkloriques de Bolivie, El Pujllai, qui trouve son origine dans la célébration d’une fête guerrière de l’époque de l’émancipation bolivienne. Pas de chance ! Mais bon, on ne sait pas toujours être là au meilleur moment.

 

En commémoration du courage des autochtones "Sunqumikus" qui ont extrait le coeur des espagnols. En signe de victoire, ils ont arraché le coeur des "envahisseurs" et l'ont mangé pour montrer la fureur de leur vengeance .

Cette statue a été érigée en commémoration du courage des autochtones « Sunqumikus ». Ces derniers ont extrait le coeur des espagnols. En signe de victoire, ils l’ont arraché et l’ont mangé pour montrer la fureur de leur vengeance, après maintes défaites.

 

En outre, on n’a vraiment pas envie d’attendre deux semaines sur place. Puis, un problème de surchauffe du camion occupe aussi malheureusement nos pensées… Lors de la montée vers Tarabuco, la température du moteur est montée en flèche.
Il faut donc abandonner l’itinéraire prévu et retourner à Sucre pour trouver un garage camion qui puisse nous aider à trouver la cause et régler le soucis.
Nous avons mis 4h30 pour parcourir les 65 km qui nous séparaient de Sucre. Il a fallu laisser refroidir l’huile à maintes reprises.

Nous trouvons un garage de marques diverses (Scania, Volvo, Renault…), mais pas Man ! Pas le choix, c’est l’unique qui semble valable.
Une équipe de jeunes gamins commence à démonter le radiateur et l’inter-cooler. Nous croisons les doigts pour qu’ils sachent vraiment bien ce qu’ils font. Nous pensons que c’est le thermostat du moteur qui ne s’enclenche plus. Le verdict tombe : notre « équipe de soutien » via Whatsapp et notre garage belge ( merci Dieter ) nous avaient assez bien orientés vers les trois causes possibles.

Le radiateur est totalement démonté et nettoyé. Le liquide de refroidissement est vidé pour avoir accès au thermostat. Un client du garage, rachetant des camions en Europe via l’intermédiaire d’un hollandais, nous aide à trouver un nouveau thermostat de marque VW identique. Il vient de La Paz par avion et a été fabriqué au Brésil.

THERMOSTAT qui s’ouvre à partir de 83 C

Tout cela aura pris une semaine au total car, quand on vous dit de « passer demain ». Et là, c’est un peu comme le panneau mis sur la porte d’un restaurant qui dit « Demain, on mange gratuit »… Demain, c’est encore demain.
En plus, il a fallu le temps que la pièce arrive aussi de La Paz. On a en profité pour changer l’huile moteur qui avait déjà avalé un bon 50.000 km.

En partant le vendredi, le propriétaire du garage a insisté pour que nous soyons présents à la fête de baptême de ses deux fils qui se tenait le samedi. Nous avons eu du mal à refuser. En plus, une fête comme celle-là, on en voit vraiment pas tous les jours…

 

 

Hormis le niveau des décibels ( jusqu’à 120 DB ) qui nous a massacré les oreilles au début, ce fut un moment mémorable. On se serait crus à une fête de mariage avec les traditions locales en prime.
Niveau danses, n’essayez surtout pas un rock endiablé ou slow langoureux… Vous feriez sensation !
Pas de touche-touche, pas de calin, pas de main dans la main : deux rangées, l’une d’hommes, l’autre de femmes, se font face avec un écart d’un bon mètre, voir deux. En dehors d’une farandole autour de la nourriture qui sera offerte le lendemain par les parrains et marraines, lors d’un deuxième buffet, on ne se touche pas !

Chacun contribue à la fête selon ses moyens (il y avait plus de 200 personnes). Peu de cadeaux sont offerts. Par contre, on fait la file pour venir agrafer des billets de banque sur les deux communiants et sur deux panneaux. Pour vous remercier, on vous jette un « seau » de confettis sur la tête. On espère que cela nous portera bonheur…. En tous les cas, on en a encore retrouvés quatre jours après dans le camion.

 

Sur les tables, des bouteilles de whisky, du coca et de l’eau. Ceux qui arrivent à 7h sont bien vite « entamés » car la nourriture n’arrive qu’à 10h du soir. Rien avant, aucun zakouskis pour éponger un temps soit peu l’alcool. Et, pour être certains que vous ne vous ennuyez pas, on se fait « Salud » toutes les 5 minutes au cas où votre verre serait déjà vide. Nous n’avons jamais autant laissé fondre les glaçons dans nos verres que ce soir-là.

 

 

 

 

Durant notre attente à Sucre, lors de la réparation du camion, nous avons également assisté à une longue procession en l’honneur d’un école qui fêtait son Xème anniversaire. Toutes les écoles de Sucre et d’autres, venues d’ailleurs, défilaient dans les rues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre monture est enfin prête à reprendre la route. Tout semble fonctionner normalement, hormis l’air conditionné du camion qui nous joue à nouveau des tours. Mais, peut-être n’est-ce qu’un soucis d’approvisionnement en gaz. Nous verrons cela plus loin, du côté de Cochabamba.

Maintenant, en route pour El Parque National Toro Toro.

A bientôt dans les montagnes boliviennes !

 

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Michèle Quairiaux
Michèle Quairiaux
1 mois il y a

Ma chère Caroline … et ton bien aimé !
Quelle joie de pouvoir suivre vos aventures, vos visites et découvertes , vos rencontres, … même vos « ennuis » ….
J’adore vos photos de paysages d’habitude … mais, cette fois-ci, j’ai encore plus admiré les portraits de femmes !
Vos soucis mécaniques se transforment en rencontres humaines extraordinaires !
Magnifique !
Gros bisous à vous deux !
J’attends avec impatience les prochaines aventures !

Moens
Moens
1 mois il y a

Toujours de sublimes couleurs et de merveilleux visages. Bonne chance avec le véhicule!

Paul Van der Elst
Paul Van der Elst
1 mois il y a

Les photos sont de plus en plus belles, surtout les portraits, bravo
J’ai adoré l’ensemble du reportage sur la Bolivie

Marc & Geneviève
Marc & Geneviève
1 mois il y a

Belle démonstration de « Comment transformer un problème en opportunité » Bravo !

rul
rul
1 mois il y a

Que de couleurs…..c’est beau !

Bon baisers de Lasne

ALCOL
ALCOL
1 mois il y a

Hello les amis,

Bravo et merci pour ce nouveau reportage en Bolivie…
Des portraits en noir et blanc magnifiques, une fête de baptême étonnante, un camion qui chauffe, des festivités hautes en couleur, etc, finalement les voyages forment bien la jeunesse…
Alors tous nos voeux vous accompagnent pour que cela perdure, car il faut bien le dire égoïstement, on se régale vraiment.
Biz à partager.
Colette et Alain