Sacrée Vallée !

(Du 19/04 au 22/04/24)

 

En quittant Combopata, nous faisons encore une petite halte au village de Checacupe situé à quelques km pour aller jeter un oeil au pont des incas. Il y en a plusieurs au Pérou, des ponts des incas, mais celui-ci est justement sur notre route.

On y célèbre encore la Vierge de Rosario mais de façon nettement moins folklorique cette fois : une messe en plein air sur la place du village marque l’événement.

 

 

 

Tandis que certaines sont captivées par le discours des ecclésiastiques, …

 

d’autres en profitent pour prendre un peu de bon temps.

 

L’église étant ouverte et vide, nous en profitons pour y jeter un petit coup d’oeil.  🤔 A la vue des échafaudages soutenant le toit, on se dit en effet que c’est peut-être mieux pour les villageois que la messe ait lieu à l’extérieur…

 

 

Des peintures murales de couleurs pastels attirent notre attention. Ce n’est pas souvent que l’on voit un tel travail réalisé à même les murs. Ces teintes rosées apportent une belle douceur à cet intérieur dont les coeurs sont souvent très chargés et clinquants.

Bon, mais ce fameux pont, où est-il donc ?
Nous troquons la place pour la rivière. Un pont, c’est toujours au-dessus de l’eau ou d’un précipice, non ?

 

 

Ici, trois ponts se succèdent : le républicain duquel nous prenons la photo, l’ancien pont de pierres datant de l’époque coloniale et le petit pont des incas, fait de cordes et de bois.

 

 

Notre route est ensuite jalonnées de sites pré-colombiens et incas.
Cela ne fait que commencer…. Ces civilisations anciennes étaient de fameux bâtisseurs.
Selon son intérêt, on s’y accroche ou on passe outre. Les vieilles pierres ne passionnent pas toujours surtout lorsque les vestiges ont été sacrément détériorés par le temps et les conquérants espagnols, et qu’il ne reste finalement plus grand chose… si ce n’est l’Histoire, les légendes et beaucoup d’imagination à la lecture des textes anciens de la part des historiens.
Mais bon, nous, on a bien apprécié même si on en a « zapé » quelques-uns 😉

Afin de mieux comprendre ces lieux d’un autre temps où tout est symbole, interaction avec la Nature, la Voie Lactée, le monde des morts, nous avons parcouru des musées et utilisé les services de certains guides. Nous nous sommes également un peu documentés sur la Vallée Sacrée.

 

PIKILLAQTA :

En langue quechua, Pikillaqta signifierait « ville aux puces ». Cela devait vachement gratter dans les chaumières…
Mais non bien sûr ! Les biens-pensants disent que ce serait une métaphore pour signifier « petite ville ».
Il s’agit en tous les cas d’un des centres administratifs et de culte les plus importants de la culture Wari (Huari).
Le site compte des centaines de bâtiments à deux étages en boues séchée et en pierres. De longues rues étroites divisent les lieux en grands blocs rectangulaires.

 

 

 

Une partie du site est activement en réfection.

 

TÍPON :

Construit sur une montagne dominant la vallée, le site de Típon, espace rituel, comprend plusieurs unités séparées, des groupes de terrasses et de constructions diverses qui épousent parfaitement la montagne.
Ici, nous n’en voyons qu’une toute petite partie. Nous n’avons pas de vue depuis la montagne située en face mais il paraitrait que de là, on peut y apercevoir sa structure en forme de condor, un des animaux très importants à l’époque car il était considéré comme le messager du Soleil et celui qui conduit vers le monde du dehors les esprits des personnes mortes.

 

 

 

 

Un étonnant réseau d’alimentation en eau, totalement innovateur, vient humidifier chaque étage de cet ensemble dédié tant à des expérimentations agronomes qu’à des cultes et cérémonies.

Le fait de vivre dans un écosystème extrême tel que les Andes où la lutte contre l’érosion des sols est également un défi majeur, impliqua aux sociétés pré-colombiennes la nécessité de maximiser les ressources naturelles les plus limitées, comme l’eau, un élément vital pour leur subsistance et le développement de leurs cultures.
Ainsi poussés par ce besoin, ils réalisèrent un système de cultures en terrasses et entreprirent de construire de nombreux systèmes d’irrigation tels que des réservoirs, des aqueducs et des fontaines.
Un ouvrage titanesque qui inspire bien du respect face l’ingéniosité d’un peuple qui n’était absolument pas équipé d’outils élaborés.
Admiration !

 

 

 

Nous n’avons pas gravi la montagne plus haut, vers le quartier d’Intihuatana ce jour-là. C’était fermé.

En quittant le site de Típon, nous croisons la route d’une femme âgée qui, à nouveau, se voit bien chargée.

 

CUSCO :

Durant près de deux siècles, les Incas ont occupé en maître Cusco et ses alentours.
Berceau de la dynastie inca, la fondation de la ville est entourée de bien des mythes que l’on peut découvrir à travers ses musées.
Si d’autres cultures, dont les Huaris, ont également occupé ces terres, il semble évident que Cusco ait atteint son apogée en tant que lieu administratif, religieux et militaire sous la domination inca.
Les espagnols ont malheureusement détruit un empire pour en reconstruire un autre, rebâtissant les monuments pré-hispaniques dans un style coloniale. On y retrouve toutefois, par-ci, par-là, un certain mélange dans lequel le baroque espagnol se teinte irrémédiablement d’influences andines.

 

La place des Armes (appelée aussi plaza Mayor) de Cusco était un ancien site cérémoniel.
Aujourd’hui, l’église de la Compañia (en photo) et la Cathédrale reflètent pleinement l’influence espagnole, de même que les belles arcades en pierres sur les côtés.

 

Photo gms en soirée 🥴

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une ballade dans le charmant quartier de San Blas nous fait prendre un peu de hauteur sur cette ville où il fait bon de vivre, principalement en son coeur : monuments, musées, parcs, places aérées, délicieux pains et charmants petits restaurants…. de nombreux ingrédients sont là pour que le touriste européen que nous sommes s’y sente bien

 

 

 

 

 

Le drapeau rouge et blanc est le drapeau national, celui de couleur arc-en-ciel est celui de l’Empire Inca.

 

 

SACSAYHUAMAN :

Ce monument gigantesque et titanesque fut construit au sommet de la montagne sur les hauteurs de la ville de Cusco actuelle. A la fois forteresse, maison du Soleil, des Armes et de la Guerre, temple de prières et de sacrifices, il représentait dans son ensemble, paraît-il, la tête d’un puma, animal qui symbolise la source de leur pouvoir surhumain.
A ce jour, dans l’état actuel des lieux, nous ne pouvons pas le percevoir ni l’imaginer.
Cet ensemble est pourvu de trois impressionnants bastions dont il ne reste malheureusement plus grand chose pour le regard du touriste lambda comme nous qui s’y promène, ignorant tout de ce subtil passé, extrêmement riche en signes, traditions et mythes.

Toutefois, sur tous les sites visités, on ne peut qu’être admiratifs et impressionnés par le travail de la pierre modelée avec l’aide de pierres d’un haut degré de dureté comme l’hématite et polie avec du sable, de l’eau, de l’argile et des pierres plates jusqu’à ce que leurs bords et leurs formes extérieures s’accordent exactement entre elles et dessinent parfois (par l’assemblage de plusieurs pierres) des animaux tels que des serpents, des oiseaux ou des poissons. Leur technique de taille pour la superposition des pierres assurait également la structure de l’édifice contre les séismes.
🤔 A y penser… Nous voilà face aux précurseurs du Légo !

 

 

 

 

 

Triple mur d’enceinte

 

Taillé dans la roche vive, le trône de l’Inca

 

QUENQO :

Mystérieux sanctuaire andin, le site de Quenqo n’est pas bien grand. Il est très différent de tous les autres sites que nous avons visité.

 

Dans cet ensemble, se dresse une roche qui représenterait un crapaud en attitude de recevoir les eaux de pluie.
Ce batracien était très précieux pour les agriculteurs de l’époque car il prédisait, à sa façon, les tendances climatiques : caché pendant la saison sèche, il apparaissait au début de la saison des pluies pour pondre. S’il pondait dans les mares, les pluies étaient normales. Par contre s’il pondait dans le fond des canaux d’irrigation, la sécheresse était annoncée.

Sous ces roches à droite, un accès conduit à un passage intérieur dont l’infrastructure composée de niches, de tables et d’un autel impressionnant évoque des cérémonies funéraires.

 

 

PUCA PUCARA :

On l’appelait aussi « Forteresse rouge ». Apparemment, des feuilles de coca, du piment rouge, du manioc, des plantes médicinales, des plumes et de l’or constituaient les tributs offerts aux Seigneurs à ce point de passage obligé qui contrôlait l’accès à la ville sacrée de Cusco.

 

 

TAMBOMACHAY  :

Tambomachay présente un système d’alimentation en eau en grande partie sous-terrain.

Pratiquant une religion dans laquelle la Nature toute entière était sacralisée, les sources et les lacs étaient des lieux où résidaient les pouvoirs protecteurs de la vie et où l’on réalisait aussi des rituels de purification.

 

 

 

PISAC :

 

 

Pisac sépare la ville de Cusco du lieu où commence la Vallée Sacrée.
Cet ensemble, construit sur des montagnes dont beaucoup de côtés plongent sur des précipices, présente une véritable position dominante sur toute la vallée. Epousant de façon harmonieuse la forme des versants, ce site archéologique comporte plusieurs unités séparées. Celle qui se trouve juste au-dessus de l’actuel village de Pisac dessinerait un Condor gigantesque, prêt à prendre son envol. Ayant pour habitude de s’alimenter de charognes, les peuples l’identifièrent comme le gardien des morts et de la paix de lieux sacrés.

Le site de Pisac est l’un des sites les mieux préservés qui nous a le plus impressionné. Il est très étendu et nécessite pas mal de temps pour en faire le tour. Nous étions quasi les seuls à nous aventurer vers les trois parties du fond (P’Isaqa, Intihuatana et Nustatiana). Ce fut une sacrée marche à haute altitude où l’on monte et l’on descend constamment, pour remonter au final jusqu’au parking.

 

 

 

P’ISAQA

 

Système d’escaliers pour passer d’une plate-bande à l’autre

INTIHUATANA avec une vue sur P’ISAQA en bas à gauche

Intihuatana fut sans aucun doute le siège administratif des ressources d’une partie de cette riche vallée d’où on pouvait superviser la production agricole depuis ses vertigineuses terrasses.

 

Escalier d’origine

 

 

La place actuelle du village de Pisac

 

Avec des chapeaux pour tous les goûts !


 

 

 

OLLANTAYBAMBO :

Il s’agit de l’un des plus importants ensembles archéologiques du Pérou. Des constructions à usage astronomique, administratif, religieux, résidentiel et agricole occupent près de 600 hectares.

Nous grimpons l’escalier à gauche qui nous mène au Temple du Soleil.

 

Temple du Soleil

 

Le symbole de l’escalier, repris sur la croix inca, apparaît encore faiblement ici, sur les blocs de pierre du Temple du Soleil. Ces escaliers étaient le symbole du lien entre les trois mondes (céleste, terrestre et le monde des morts).

 

Ces lieux, protégés des vents et des pluies, situés sur la montagne en face du centre cérémoniel, servaient au stockage des réserves alimentaires.

 

 

Considéré comme l’envoyé de Wiracocha et source du savoir, pèlerin prédicateur, maître de la connaissance du temps, doué de pouvoir surnaturel, Tunupa est ici représenté sur l’un des flancs rocheux de la montagne Pinkuylluna.

La charge qu’il porte sur son dos symbolise le système de production, de traitement et de stockage de produits alimentaires. Cette montagne compte précisément un bon nombre d’entrepôts de stockage.

 

 

Ollantaytambo est une véritable enclave au milieu d’une géographie dont la position par rapport aux déplacements extrêmes du soleil à l’horizon permet la succession d’étonnants effets de lumière. A titre d’exemple, lors du solstice d’hiver (21 juin), le Temple du soleil est spécialement illuminé lors des premières heures du matin… Ou encore, le Temple de Tunupa (juste en face de son visage sculpté) est précisément éclairé pendant le solstice d’été.

Cet endroit unique au monde inspira fortement la mythologie inca et attira de nombreux prêtres et astronomes soucieux d’y établir la source de la connaissance qui harmonise la vie avec l’Univers de tous les peuples sous la coupe bienveillante des Fils du Soleil.

Beaucoup de repères de ces peuples anciens étaient aussi des montagnes qu’ils considéraient sacrées parce qu’elles étaient des axes du monde.

 

Ici encore, une représentation d’une tête de condor dans la roche.

 

Notre guide nous montre ici un calendrier inca qui fonctionnait, selon les saisons, avec le soleil.

Calendrier inca

 

Quant aux sources, certaines étaient destinées aux prêtres, tandis que d’autres étaient réservées aux princessses.

Le village actuel est divisé en deux parties : l’ancien village et le nouveau. Nous nous promenons dans la partie d’origine qui a tout à fait conservé de sa structure ancienne, même si le tourisme s’y est un peu développé.

 

Après la visite du site archéologique et notre déambulation dans l’ancienne partie du village, nous décidons d’aller manger un délicieux « céviché » chez Chullpi, légèrement en dehors du coeur touristique. Pas mal du tout !

 

Demain, nous ferons route vers le fameux Machu Pichu. Beaucoup le font en train au départ de Ollantaytambo mais nous avons décidé de nous enfoncer en camion dans le coeur de la Vallée Sacrée et de nous rapprocher au plus près de ce site sacré.
Pour cela, nous allons devoir contourner la montagne, passer un col à 5000m, assurer presqu’une centaine d’épingles à cheveux, chevaucher avec notre fidèle destrier une piste étroite et mémorable, poser le véhicule en lieu sûr et assurer une douce grimpette à pieds d’environ 13km.

Alors à bientôt pour nos aventures du côté du Machu Pichu !

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marcel moens
marcel moens
2 mois il y a

Impressionnant et très intéressant, avec des couleurs superbes! Et comment ne pas être tenté d’acheter plein de choses, notamment des chapeaux. J’adore vous suivre mais ne suis pas fâché de le faire de chez moi, reposé et tôt le matin! Arriba Machu Pichu!

AlainGodefroid
AlainGodefroid
2 mois il y a

vous faites un sacré voyage en tous les cas. Merci pour tous vos comptes-rendus.

rul
rul
2 mois il y a

incroyable ! merci de nous faire partager cela.
Bises

Sofia
Sofia
2 mois il y a

Awesome places

ALCOL
ALCOL
1 mois il y a

Hello les amis,
Bravo, merci et chapeau…
Biz à partager
Colette et Alain