Lima, la trépidante

(du 11/05 au 6/06/24)

Lima : 

Fondée en 1535 par le conquérant espagnol Francisco Pizarro, Lima a été la capitale politique, administrative, religieuse et économique de la vice-royauté du Pérou.
Cette « ville des rois » fut la ville la plus importante des territoires sous domination espagnole en Amérique du Sud.
Bien que sérieusement endommagée par des tremblements de terre, elle a gardé, en témoignage d’un passé plein de soubresauts, de nombreux monuments d’un style colonial assez métissé, mêlant influences espagnoles et indigènes.
Son centre historique, déclaré site du patrimoine mondial par l’Unesco en 1988,  revêt un caractère tout à fait particulier.

En pénétrant dans cette ville, la plus grande du pays, notre premier contact n’a vraiment rien d’engageant.
Agitation et désordre dominent. Le tableau est plutôt déroutant : circulation congestionnée, conducteurs brusques et irrespectueux des règles élémentaires de conduite, concert incessant de klaxons.
Question de « survie »… , nous ne lâchons plus le nôtre 😨
Ici, le clignoteur est aussi en option, une option que personne n’a visiblement choisie.
Les immeubles bordant les avenues sont pour beaucoup décatis, voir inachevés.
Les lieux sont sur-surpeuplés et les rues, bordées de petits marchands ambulants, engorgées.
Lima, la tentaculaire, dévoile l’étendue de ses bidonvilles.

Faisant toutefois fi de ce premier tableau peu attirant, nous profitons du fait que notre véhicule se trouve en sécurité au garage MAN de Santa Anita pour un entretien général pour séjourner 3 jours à l’hôtel dans le quartier de Miraflores, l’un des quartiers les plus agréables de Lima, et visiter ainsi la ville. Les taxis Uber gèrent à merveille tous nos déplacements dans ce traffic de fou.
Imaginez, une ville de 11 millions d’habitants, soit presque toute la Belgique (30.688 km2) réunie sur quelques 2.670 km2.
Ça fait rêver, non…. ?!

 

Quartier du Centre, Rimac :

Très animé, ce quartier abrite de nombreux édifices coloniaux majestueux ainsi qu’une multitude d’églises. Mais ce qui nous frappe le plus, ce sont ces myriades de balcons en bois sculptés surplombant les rues du vieux centre qui donnent au coeur de la ville un cachet tout à fait particulier.

Palacio Arzobispal avec ses balcons sculptés de style mauresque

Cathédrale Basilique de Lima

 

 

 

Beaucoup d’édifices ont retrouvé une partie de leur splendeur d’antan après avoir été reconstruits ou restaurés avec des matériaux antisismiques : adobe (brique de terre et de paille) et quincha (bois ou roseau recouverts de boue et de plâtre).
Dommage que certains d’entre eux soient utilisés pour y loger de petites galeries commerciales où se répandent fast-food et boutiques bon marché qui n’en prennent pas vraiment grand soin…

Nous nous dirigeons vers le Palacio de Torre Tagle, un magnifique immeuble colonial de style baroque andalou avec certaines touches arabes. Il datant du 17ème siècle.
Aujourd’hui Ministère des Affaires étrangères, son accès est généralement limité à la cour intérieure. Nous avons la chance de le découvrir dans sa totalité le jour même de son inauguration après une longue période de rénovation.

 

 

 

Dans la rue piétonne, Jirón de la Unión, qui relie la place des Armes à celle de San Martin, nous tombons sur l’étonnante façade art nouveau de la Casa Courret, anciennement propriété des deux frères Courret, premiers photographes français de Lima à s’être expatriés au Pérou à la fin du 19ème siècle.

 

 

Palais présidentiel, centre du pouvoir politique du pays.

 

 

IMG_7206 (Vidéo 1) – Vue plongeante sur la Place des Armes

 

Quartier Miraflores :

Au coeur même du quartier de Miraflores se déploient les étonnantes ruines d’Huaca Pucllana, datant de 400 ans après J.C., une ancienne pyramide tronquée (sans pointe) en briques d’adobe qui aurait servi de centre administratif et cérémoniel au peuple de la culture Lima. On y a découvert de très anciennes momies.
Ce lieu fut longtemps abandonné. Puis, le peuple Huaris s’en est emparé en le détruisant partiellement pour reconstruire une nécropole. A son déclin, l’arrivée du peuple des Ychsmas le transforma une nouvelle fois en centre cérémoniel et reconstruisit partiellement le temple.

 

 

Un contraste d’époques détonnant …

 

Ci-dessous, une reconstitution de tombes découvertes sur les lieux. Les sépultures originales sont bien sûr conservées en lieux sûrs.

 

Le quartier de Miraflores est sans conteste le quartier qui doit être le plus agréable à vivre. L’habitat y est plutôt soigné et moderne. Une très belle promenade de plusieurs kilomètres, située au bord des falaises surplombant le Pacifique, a été aménagée d’espaces verts qui appellent au farniente pour certains ou à la pratique du jogging, du parapente ou du vélo pour d’autres. Quelques oeuvres d’artistes y sont aussi exposées.

 

 

 

PAS MAL DU TOUT POUR LA SIESTE….

 

….CE BANC SINUEUX EN MOSAÏQUES.

 

En contrebas des falaises, de nombreux surfeurs s’en donnent à coeur joie.

Nous terminons notre agréable balade sur l’oeuvre d’un couple enlacé. L’oeuvre s’intitule « le baiser ».

 

Quartier Barranco :

Situé dans le prolongement de Miraflores, le vieux Barranco, est un quartier davantage bohème qui nous a plutôt déçus.
On y trouve entre autres une rue piétonne, bordée de guinguettes en tout genre, qui mène au pont des soupirs, un petit pont en bois que l’on décrit comme étant si romantique… Soit nous avons manqué de romantisme ce jour-là, soit nous n’avons pas vu le même pont, mais ce lieu qui attire pourtant du monde durant le week-end ne nous a franchement pas marqué.
Les photos sur internet, vendeuses du quartier, ne sont plus très actuelles et les maisons proches du pont sont plutôt défraichies. Alors, question photos, on n’a pas été très inspiré.

 

 

 

 

On a toutefois croisé le chemin d’une magnifique entrée de restaurant.

 

Lorsque nous retournons au garage MAN pour récupérer notre véhicule, on nous apprend que les plaquettes de frein sont complètement usées et qu’il est urgent de les remplacer. Nous n’en sommes pas trop étonnés, elles ont sacrément bien travaillé sur 170.000 km, surtout en Amérique du sud !
Yaka les changer alors… Eh bien non, ce n’est pas aussi simple que cela : notre modèle de plaquettes de frein n’existe pas au Pérou et nous n’avons absolument pas pensé à en prendre avec nos autres pièces de rechange en quittant le pays.
Nous devons donc les faire venir de Belgique et nous armer de patience (ce qui n’est pas toujours mon fort dans les moments de grande inertie physique).

Mais, comment occuper notre temps à une trentaine de km au sud de Lima, loin de son agitation frénétique ?

Après avoir passé une première semaine au bord de la plage d’un « village fantôme » à Punta Negra, sur le parking surveillé d’un hôtel, nous avons découvert par hasard juste un peu plus loin Punta Hermosa, une agréable petite ville balnéaire habitée toute l’année, extrêmement propre et surveillée par un grand nombre de gardiens. On dirait un lieu de villégiature pour la population liménienne plutôt aisée.
Nous avons demandé à l’administration communale l’autorisation d’y séjourner et ils nous ont très gentiment accompagnés jusqu’à un emplacement surplombant la mer où nous sommes restés deux semaines, proches de petits commerces offrant des produits alimentaires de qualité et de charmants restaurants.

 

 

Nous avons beaucoup marché au bord de l’océan, observant les surfeurs et les pêcheurs.

Certains ont une méthode de pêche et de lancé de filet bien téméraire …

 

La plupart des balcons des maisons et des appartements disposent d’une « piscinette », plus un point d’eau où se rafraichir en saison chaude.

 

Nous faisons la connaissance d’Erika et Rudy qui nous emmènent faire un tour dans Punta Hermosa. Erika nous donne tous les bons plans pour manger, acheter de bons produits et visiter le nord du Pérou.

Punta Hermosa est aussi une destination mondialement reconnue par la communauté des surfeurs pour la constance et la puissance de ses vagues. Les alentours comptent une vingtaine de breaks réputés, dont Punta Rocas, surnommée « la machina de olas », la machine à vagues.

Rudy, photographe professionnel, nous offre quelques unes de ses propres photos de surfeurs à l’ancienne qui pratiquent ce sport incroyable parfois sur un surf en jonc.

Photo de Rudy

 

Photo de Rudy

 

Nous faisons également la connaissance de Sami qui nous offre gentiment de l’électricité pour recharger nos batteries et nous invite à prendre le café. En hiver, la région de Lima est très souvent brumeuse et nos panneaux solaires peinent à recharger nos batteries.

 

Raphaella, l’adorable patronne de Punta Gourmet, nous invite à découvrir son petit déjeuner vitalité. Ici, tout est sain et naturel. A ne pas manquer si vous passez par là.

Pour le ceviche, le meilleur et le plus frais que nous ayons mangé, c’est chez El Huarique Punta Hermosa, chez Renato y Fresia. Renato le pêche et le cuisine lui-même et son poulpe à la parrilla est super tendre et savoureux.
Ils n’ont pas pignon sur rue. Ils vous reçoivent chez eux. Nous avons ajouté le point sur I.O.

Nous faisons aussi la connaissance de trois « drôles de dames » originaires de San Francisco (une péruvienne, une canadienne et une américaine), en télé-travail-vacances dans la région de Lima. Elles nous invitent à partager le repas du soir dans l’appartement qu’elles ont loué à trois. Nous passons une soirée amusante. Après un dernier verre dans un bar, elles nous reconduisent à notre véhicule.

 

 

Nous avons également mis à profit ce temps d’attente pour changer les batteries de la cellule : après 8 ans de bons et loyaux services, nous les avons troquées contre des nouvelles à Lima, chez Auto-Solar, une société très professionnelle et ultra serviable.

Finalement, ces trois semaines dans les environs de Lima nous aurons permis de nous reposer et, par la même occasion, de nous mettre à jour au niveau de l’intendance générale du véhicule ainsi que de notre site web.
Rien n’est jamais perdu !

Nos plaquettes ont mis un peu plus de 3 semaines à nous parvenir via des copains revenant en avion de Belgique sur La Paz (Bolivie). Ils ont eu la gentillesse de les déposer chez DHL à Puno lors de leur passage de frontière vers le Pérou.
DHL n’a pas été des plus rapides et une panne d’électricité à l’aéroport de Lima n’a pas arrangé les choses…

Demain, jeudi 6 juin, nous reprenons enfin la route.
Que du bonheur à venir !

Alors, à bientôt du côté de la Cordillère Blanche !

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marcel moens
marcel moens
1 mois il y a

Souvent sympathiques les rencontres, Lima pas vraiment enthousiasmante, mais la bête est prête à reprendre la route, après le repos forcé! C’est déjà beaucoup. Belles balades!

Patricia EECKHOUDT
Patricia EECKHOUDT
1 mois il y a

Salut
il était grand temps de faire une grande révision du camion , ce qui vous a permis aussi de vous reposer. Bonne route pour la cordillère blanche.
Je viens de voter . Il fallait aller dans le bas de Kraainem près des tennis.
Bisous

Anne-Caroline
Anne-Caroline
1 mois il y a

Sympa toutes ces rencontres ! Comme quoi, le coup de la panne, ça fonctionne toujours 😉

rul
rul
1 mois il y a

Ca c’est des vacances !

Les petites villes ou villages semblent bien sympa.

Bisous

DD

marie
marie
1 mois il y a

J’ai pris tellement de retour dans la lecture de vos posts… je commence par la fin et par Lima! De votre récit s’échappent toujours vos impressions que vous partagez si gentiment avec nous. Grosses bises de Bruxelles

ALCOL
ALCOL
1 mois il y a

Hello les amis,
Finalement la visite de Lima s’est révélée très instructive…
Bravo et merci pour ces belles photos et ce nouveau carnet de voyage.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Biz à partager de Colette et Alain.