La Province du Québec (suite)
MONTREAL :
C’est en fin d’après-midi que nous arrivons chez nos amis rencontrés à Louisbourg. Les températures avoisinent les 32 °.
Viviane et Frédéric nous ont concocté un merveilleux petit dîner que nous partageons avec leurs deux fils. La soirée est bien animée et le québécois que nous entendons ravit nos zygomatiques à bien des reprises.
Ils nous invitent à nous asseoir et « à tirer une bûche »; Ils font tous les deux « une chouette Job » (enseignants) et quand ils parlent de lambins, ils les appellent les « mononcles au volant ».
S’ils vous parlent tout d’un coup « d’un gratteux », ne pensez pas à une personne qui se gratte… non, c’est juste à un radin à qui ils font allusion.
Et si quelqu’un vous dit, en vous racontant une histoire, « qu’il n’était pas gros dans sa culotte », ne froncez surtout pas les sourcils en vous demandant ce qu’un maigrichon vient faire dans le contexte. Il veut tout simplement vous dire qu’il a eu la trouille de sa vie !
Mais, je vous rassure, ce n’est pas ainsi dans chaque phrase. Nous parlons tout de même une langue assez proche ;-). C’est juste que par moment, il y a des termes qui titillent nos tympans de petits belges. Quant à l’accent, je dirais qu’il a ses particularités, comme nous pouvons avoir les nôtres du côté de Liège ou de Namur, ou en France, comme le Cht’i ou le Marseillais, par exemple. Nous avons, en réalité, l’impression d’entendre un vieux français teinté de tonalités anglaises.
Le lendemain, nous laissons notre véhicule devant chez eux et partons à la découverte de Montréal en métro.
Première chose qui nous frappe : la fréquence des rames de métro. Et ce n’est pas l’heure de pointe ! Nous ferions bien d’en prendre de la graine, peut-être aurions-nous moins d’embouteillages à Bruxelles !!!
Nous décidons d’user nos semelles du côté du quartier latin et de descendre progressivement vers l’ancien quartier et le port. La ville de Montréal est beaucoup plus grande que celle de Québec et nous parcourons des kilomètres à pied dans divers quartiers pour nous imprégner de cette ville étonnante.
Montréal nous apparaît très vite comme étant une ville très verte et très aérée. Jamais nous ne nous sentons oppressés, ni par le traffic, ni par le monde. Ses espaces verts sont nombreux et lorsque les ruelles sont plus étroites, elles sont toujours très arborées et fleuries sur les façades.
Ville à la fois francophone et anglophone, et très visitée, nous y entendons parler bien des langues différentes.
Très vite, nous sentons combien cette ville est ouverte d’esprit. Les mélanges culturels et de mode sont parfois étonnants. En traversant le parc Emile-Gamelin pour nous diriger vers le vieux Montréal, nous nous demandons vraiment si on tourne un film dans le coin.
Il est vrai qu’il faisait vraiment très chaud… mais bon, nous ne leur avons pas demandé l’adresse de leur « tailleur » 😉
Lorsque je vous parlais d’une ville franco-anglaise, en voici ici un petit exemple amusant : on y voit la confrontation entre le caniche français et le carlin anglais…
La femme au tailleur style Chanel, son caniche serré contre elle, braque un regard offusqué sur le siège social de la banque de Montréal, symbole du pouvoir anglais.
Tandis que de l’autre côté de la rue, au coin sud de l’édifice, un homme chic, d’allure anglaise, un carlin au bras, toise d’un air supérieur, la Basilique Notre-Dame, symbole de l’emprise religieuse sur les canadiens français.
La Basilique Notre-Dame est, à notre connaissance, le premier édifice religieux où il nous faut payer une entrée pour le visiter. Ce n’est pas pour le coût que cela occasionne, entendez-nous bien, mais il faut reconnaître que c’est tout de même assez rare et étrange lorsque l’on sait que nous sommes sensés entrer dans un lieu de culte, ouvert à Tous…
Si elle ne possède pas la richesse décorative de certaines églises européennes, elle n’est pas sans intérêt : nous avons eu, tous deux, l’impression identique de pénétrer dans un théâtre du 18ème siècle, à la fois plus lumineux et plus coloré. La photo ne rend, hélàs, qu’assez mal l’atmosphère qui y règne.
Non loin de là, l’ancien siège d’une grande banque nous donnera l’énergie nécessaire, après un bon café, pour poursuivre notre chemin.
L’endroit est magnifique et, bien qu’un peu sombre, il met à disposition du public, des salles de réunion multiples. Beaucoup d’étudiants viennent y travailler avec leur ordinateur portable.
On ne peut dignement pas fouler le sol de la ville sans ignorer qui fut cet homme fier, brandissant un drapeau. Il s’appelle Paul
de Chomedey de Maisonneuve. Un Sacré nom !
Officier de la noblesse française, son nom a retenu notre attention. Nous apprenons qu’il fut l’un des fondateurs, avec Jeanne Mance (une infirmière), de la ville de Montréal ainsi que son premier Gouverneur.
Pour la petite histoire, c’est en mai 1641 que deux navires quittèrent le port de La Rochelle pour la Nouvelle-France, emportant avec eux une bonne partie de la Colonie, c.à.d. des premiers Montréalistes. Malheureusement, le navire de Maisonneuve rencontra de violentes tempêtes et dû passer l’hiver à Québec. Durant cette période, le gouverneur de l’époque de la Nouvelle-France ainsi que les notables de la ville de Québec tentèrent de convaincre Maisonneuve que son entreprise était de la pure folie. Ils lui offrirent l’île d’Orléans, en échange de l’île de Montréal. Mais Maisonneuve rétorqua que son honneur était en jeu et que la Colonie serait établie à Montréal « même si tous les arbres de l’île devaient se changer en autant d’Iroquois ».
Nous le voyons ici, victorieux, face à l’Hôtel de Ville de Montréal.
Le vieux Montréal est très agréable. Il se trouve non loin des berges du fleuve. Le quartier est très animé et de nombreuses galeries d’art et de restaurants ont élu domicile dans ses ruelles.
Les températures avoisinent les 33° et il fait vraiment très lourd. On se jetterait bien volontiers dans les fontaines pour trouver un peu de fraîcheur, mais nous doutons que ce soit vu d’un très bon oeil !
Jamais le Canada n’a connu un été aussi chaud sur une aussi longue période. Je me serais bien vue portée par ces cinq petits lutins, le temps de reprendre mon souffle…
Les artistes ont leur place dans cette ville aérée et laissent libre court à leur imagination.
Montréal aime mixer vielles pierres, aciers et verre. C’est ainsi que vous pouvez trouver, accolé à un immense immeuble de verre, une ancienne petite église ou d’autres bâtiments d’époque.
Et, Non loin de ces grands immeubles, se trouve le quartier chinois que nous traversons… sur la pointe des pieds pour ne pas troubler leur méditation.
Voyageant au Canada en plein été, sous un soleil quasi omniprésent, il nous est difficile d’imaginer comment peut être la vie en plein hiver au coeur des villes qui peuvent connaître des températures atteignant les -40C !
Ce n’est qu’en fin d’après-midi, pénétrant par hasard dans une magnifique galerie, à la recherche de notre entrée de métro, que nous découvrons un énorme réseau de galeries souterraines.
Ce réseau a été créé en 1962, avant l’apparition du métro, par l’urbaniste Vincent Ponte et couvre 32 km de tunnels et de voies piétonnières. Mais, ce n’est vraiment qu’avec l’arrivée du métro, en 1966, que les tunnels ont pris de l’expansion, s’étendant à la place Bonaventure, au Château Champlain, à la gare Windsor, à la Tour de la Bourse…pour poursuivre leur agrandissement dans les années 1970 par la construction du Complexe Desjardins qui amena le développement d’un véritable deuxième « centre-ville ». Puis, d’autres agrandissement eurent encore lieu au cours des années qui suivirent.
Nous découvrons que nous nous trouvons alors dans la plus grande « underground City » au monde. Elle serait fréquentée par 183 millions de personnes chaque année.
Ces tunnels et galeries permettent de relier de l’intérieur plusieurs édifices à des bureaux, des complexes résidentiels, des centres commerciaux, des universités et des hôtels. Ce réseau offre aussi une large gamme de restaurants et boutiques où vous pouvez « magasiner » à votre guise. D’après ce que nous avons entendu, le Montréal souterrain contiendrait près de 12% de tous les commerces du centre-ville. Mais, ne pensez pas avoir trouvé un lieu au chaud pour y passer la nuit : il est strictement interdit de vous y installer. Et quand bien même vous y seriez tentés, sachez que si ce réseau est important, il n’est franchement pas des plus esthétiques…
Avant de découvrir un Montréal by night plutôt inattendu, dans un quartier assurément « animé » le soir, si vous voyez ce que je veux dire, nous nous gorgeons les mirettes de tout ce que nous pouvons voir au coeur de Montréal ainsi que dans ses quartiers avoisinants.
Durant trois jours, nous « magasinons », comme disent les québécois, goûtons à la vie locale et l’ambiance de ses marchés, visitons ses monuments classiques, et longeons les berges du fleuves St. Laurent sur laquelle une immense promenade a été aménagée.
Un des soirs, nos pas nous conduisent, par hasard, vers une rue bien animée au couleur de l’arc en ciel. Nous nous souvenons que nous l’avions traversée en plein jour. Sans le savoir, nous tombons sur un défilé de mode en extérieur : le « Montréal fétiche Week-end »… qui a lieu, d’après ce qu’on nous dit, chaque année.
C’est alors que nous comprenons mieux la tendance « mode latex » que nous avons croisée en traversant le parc Emile-Gamelin quelques heures plutôt !
Nous décidons de suivre ce défilé plutôt inhabituel… Il se présente comme un véritable défilé de mode, avec une panoplie de journalistes, un tapis rouge et des mannequins en tout genre. Mais ici, nous ne vous en laisserons qu’un léger aperçu, censure oblige 😉
Je suppose qu’il est inutile de vous dire, à la vue de cet échantillon, la foule que cet événement peut attirer…
Le lendemain, pour terminer sur une touche plus nature, nous partons visiter le jardin Botanique de Montréal qui est vraiment magnifique, surtout quand on a la chance de le visiter par beau temps.
Hélàs, hormis la première heure et demie que nous passons à l’intérieur des immenses serres tropicales, nous nous faisons surprendre à la sortie par une pluie battante et nous nous retrouvons mouillés jusqu’aux os. Comme diraient les québécois, nous avons vraiment de l’eau dans les caves.
Mais, nous avons enfin aussi le rafraîchissement que nous attendions…
Dommage, car l’endroit, qui couvre 75 hectares, est vraiment merveilleux.
Maintenant, c’est le moment de vous laisser à vos rêveries ou vos occupations.
Nous quittons la Province du Québec et prenons la route en direction d’Ottawa et Gatineau, en Ontario.
Quelle diversité présente dans cette ville «fabuleuse» !
Que de curiosités vous avez rencontrées!
Que de commentaires intéressants tu as pris la peine de nous rédiger !
Quelle aventure passionnante vous vivez …. !
Quelle richesse de découvertes !
Je reprendrai tes photos par la suite… car je n’ai pas eu le temps de toutes les agrandir et les détailler…. Elles sont vraiment superbes et beaucoup plus qu’intéressantes !
A +