Chili – Parque Pingüino Rey
(Du 17/12/2022 au 21/12/2022)
En quittant le Parc National de Torres del Paine, nous prenons la direction de Punta Arenas où nous passons 2 jours.
Nous y aidons un ami à démonter et remonter des réservoirs d’eau dont une partie des soudures ont lâché, nous y déambulons pour sentir l’ambiance de la ville à l’approche des fêtes de Noël et nous en profitons, eh oui ça pousse ces choses-là, pour me faire une coupe de cheveux un peu convenable après trois mois de vie « sauvage ». C’est clair, pour JP, c’est plus simple ! 😁
Nous prenons aussi le temps, lors d’une visite du Muséo Salesiano Maggiorino Borgatello, de découvrir l’histoire des peuples d’autrefois et celles des grands explorateurs qui ont découvert et conquis ces terres du bout du monde, malheureusement au détriment de la vie des autochtones…
Sur un des coins de la place des armes, nous sommes intrigués par une magnifique demeure (comme nous pouvons en trouver chez nous). Il s’agit du Palais Sara Braun, femme d’affaires chilienne d’origine lettone qui épousa un portugais, marin de métier, qui développa, fin du 19ème siècle, la chasse aux lions de mer et la vente de leurs peaux. Le Gouvernement chilien lui donna une concession de 1 million d’hectares pour l’élevage de moutons sur l’isla grande de la Terra del Fuego. C’est ainsi que Sara Braun devint longtemps le plus grand employeur de Patagonie.
A la demande de mon ami Benoît, très intéressé par ces peuples anciens, je vous mets un petit chapitre sur ces habitants incroyables qui survécurent de nombreux millénaires dans ces contrées extrêmement hostiles d’un point de vue climatique mais riches en nourriture et en eau.
Au musée, nous découvrons qu’il existait 4 peuples du sud bien distincts :
Les Tehuelches (ou Aonikenk), les Yamanas (ou Yaganes), les Alacalufes (ou Kawéskar) et les Onas (ou Selknam).
Les Tehuelches vivaient en petit groupe de 20 à 30 individus, avec une forte consanguinité, entre la rivière Santa Cruz et le détroit de Magellan. Leur taille moyenne étaient de 1,80. Ce qui était assez considérable par rapport aux autres peuples.
Nomades dans l’âme, ils se couvraient de peau de guanaco et peignaient leur visage de traits rouges, bleus, jaunes et noires.
Pour se nourrir, ils chassaient essentiellement le guanaco et le nandou. De longues cordes de cuir, fixées sur des pierres ovales qu’ils rainuraient, leur servaient de bras de lancement.
Ils n’étaient pas polythéistes, mais dualistes : ils pensaient que le bien et le mal expliquaient l’inexplicable.
Comme beaucoup de tribus anciennes, le troque de peaux d’animaux contre de l’alcool et des armes modifièrent leur vie considérablement.
Les explorateurs et évangélisateurs apportèrent en prime, à ces peuplades jusque là préservées, des maladies contagieuses comme la variole et la tuberculose, qui les décimèrent, sans parler des dégâts liés à l’alcool…
Les Yamanas, petit peuple nomade en canoë, étaient le peuple qui vivait le plus au sud du continent, du côté du canal Beagle et les iles aux alentours, s’aventurant parfois très près du Cap Horn. Ils se déplaçaient sur de longues barques creusées dans le bois de hêtres, se nourrissant principalement de poissons, de mollusques, de crabes et de cétacés. En été, les femmes cueillaient les fruits sauvages.
Vers la fin du 19ème siècle, l’arrivée des chasseurs de loutres, de phoques et de baleines entrainèrent pour beaucoup leur disparition. A cela vinrent s’ajouter les contacts avec les européens qui leur transmirent différentes maladies.
Il semblerait que quelques rares descendants vivent encore sur l’île de Navarino.
Les Alacalufes semblent avoir encore quelques descendants vivant principalement à Puerto Eden, sur l’île Wellington, au nord de Puerto Natales. Peuple de nomades également, vivant à l’extrême sud du Chili entre le Golfe de Penas et la peninsule de Breecknock, ils se déplaçaient également sur des barques de bois, vivaient de la pêche (otaries, lions de mer, poissons…) et de la chasse (huemules, canards sauvages, …) et vivaient en paix.
Et enfin, les Onas, qui vivaient dans la steppe et les forêts de la Terre de feu. Leur principale ressource était le guanaco qu’ils utilisaient pour se nourrir et dont la peau leur servait à s’habiller et à construire leur refuge. Ils se nourrissaient également de renards, de rongeurs et d’oiseaux. Ce groupe ethnique semblait posséder de fortes croyances qu’ils exprimaient au travers de mythes, de légendes et de cérémonies. Ils pratiquaient le chamanisme et initiaient les garçons adolescents au passage vers l’âge adulte. Chassés de leurs territoires lors de l’introduction de l’élevage de moutons, ils furent déplacés et disparurent progressivement, à force d’être persécutés et exterminés. Certaines familles trouvèrent refuge dans des Missions où elles reçurent nourriture, vêtements et éducation, mais les maladies contagieuses finir par les décimer.
Nombreux furent les grands explorateurs qui partirent à la découverte du grand monde : Vasco de Gama, Christophe Colombe, Jacques Cartier, Samuel de Champlain, Livingstone, Wilkes, Gerlache de Gomery, et j’en passe tant et tant dont je ne connais rien.
Nous serons bien sûr marqués par Fernand de Magellan qui donna son nom au détroit découvert en 1520, reliant l’Atlantique au Pacifique.
Premier navigateur portugais au service de l’Espagne, il quitta l’Espagne avec une flotte de 5 navires. Seul l’un d’entre eux, le Victoria, regagna le pays après avoir réalisé, le premier, un tour du monde.
Je n’ose imaginer dans quelles conditions ils sont partis à la découverte du grand monde, affrontant l’inconnu, les mers déchainées, les vents contraires, le froid polaire, les maladies, navigant sur des caravelles en bois « rustiques » au regard des technologies d’aujourd’hui…
Je ne peux que leur tirer mon chapeau, leur accorder toute mon admiration et mon respect pour leurs exploits en ces époques lointaines mais, pas pour ce qu’ils ont pris aux peuplades locales, … leur vie !
A Punta Arenas, nous prenons un traversier pour atteindre Porvenir.
Nous passons la nuit en bord de mer, près de Porvenir, avant de prendre la route vers le Parc de Pingüino Rey et passer, par après, la frontière de l’Argentine.
Le lendemain matin, à quelques km au nord de Porvenir, nous croisons deux renards, quasi incognito, dans ce décor végétal au Lago de Los Cisnes.
En route pour aller voir les manchots royaux dans la Bahia inùtil.
Parque Pingüino Rey : à la rencontre des Manchots Royaux.
Deuxième plus grande espèce de manchots après celle de l’empereur, le manchot royal vit essentiellement dans la zone subantarctique, dans l’archipel des Kerguelen , les îles de Crozet ou les îles Malouines.
Les rencontrer dans la Bahia Inùtil fut assez exceptionnel !!!! Il ne fallait donc surtout pas manquer cela.
On découvre que, arrivés par surprise en 2010 sur la côte de la Terre de Feu, environ 90 spécimens tentèrent de s’y reproduire.
Mais, non protégés des visiteurs curieux qui, par ignorance, les approchaient et les touchaient, beaucoup moururent.
Seuls huit d’entre eux survécurent. Grâce à l’énergie d’une femme, Cecilia Durán, qui s’est donné pour mission de protéger les 9 spécimens survivants, et à une équipe de biologistes, d’archéologues et de vétérinaires qui l’ont rejointe dans sa fondation, la colonie s’est progressivement agrandie pour atteindre quelques 160 individus à ce jour. Leurs prédateurs, les lions de mer et les renards, sont continuellement tenus à l’écart, par différents procédés.
Voilà pourquoi aujourd’hui, nous avons eu cette grande chance de pouvoir observer les deuxièmes plus grands manchots du monde sans devoir nous propulser dans la zone subantarctique.
Il est temps de repartir. La frontière de l’Argentine n’est plus bien loin et la Terre de Feu nous attend.
A bientôt sur la Terra del Fuego !
Très intéressant et de superbes images, comme d’habitude. Merci mille fois pour ce partage!
Un gros merci, les photos et le rėcit tout est super., Super de beau voyage et je vous souhaite une continuitė sans tracas et surtout beaucoup de plaisir.
Magnifiques pingouins, plus élégants que les empereurs d’après moi.
Très belles photos
A quand le grand retour ?
Merci
Continuez à profiter pleinement ! Quelle belle aventure
TROP BEAU !
Baci !
Merci beaucoup les amis pour cette leçon d’Histoire ô combien instructive.
Et forcément on a hâte de lire vos récits concernant le Sud du Sud.
Bises à partager
Colette et Alain
Encore du rêve et maintenant de l’histoire. C’est top. Un grand merci.
Ces manchots sont fascinants à se tenir comme des humains, mieux fringués (avec leur queue de pie), hyper propres, et toujours en communautés.
Vivement la suite.
Ce qu’il y a de bien, là où vous allez, c’est qu’il y a vraiment de quoi se faire des copains ! Ils sont tous magnifiques, c’est superbe à regarder !