Argentine : Du Rincón del Atuel au Pont des Incas
(Du 28/02/23 au 10/03/23)
Sur la route vers St. Raphaël, nos yeux sont encore remplis d’images de la Vallée Hermoso.
Un ami nous a conseillé de passer par le Rincón del Atuel pour atteindre la route des vins à St. Raphaël.
La route 144 qui y conduit est une longue ligne droite monotone. Un petit salar sur le chemin nous invite à faire une pause détente.
Le site dispose d’une petite chapelle dont le sol est un tapis de sel. Alors, soit les adeptes de la prière se font franchement rares, soit quelqu’un passe régulièrement son temps à racler le sol, ni vu ni connu.🤔
En regardant la carte affichée au mur des grands salars du monde, nous réalisons que nous en avons déjà foulés deux d’entre eux aux USA : Le salar de Bonneville où le New-Zélandais, Burt Munro, a détenu le record du monde de vitesse en 1967 avec une moto Indian de 1920 de moins de 1000 cm3 à 296 km/h (près de Salt Lake City) et celui de la Cuenca Badwater (dans la Death Valley).
Dans notre « Bucket List », il reste le Salar de Atacama (Nord Chili) et celui d’Uyuni (Bolivie)… Si tout se passe bien, ce sera pour l’année prochaine.
L’entrée du Canyon del Atuel se trouve à 1km environ d’une piste qui part d’El Nihuil.
La piste en gravier sinueuse qui borde la rivière Atuel nous introduit lentement à l’intérieur du canyon dont les parois rocheuses, érodées par l’eau et les vents, prennent des formes parfois surprenantes.
D’origine volcanique pour la plupart mais aussi magmatiques et métamorphiques d’après ce qu’on nous a dit, elles nous dévoilent tantôt ses teintes noires carbonifères, tantôt ses couleurs rouges ou jaunes propres à l’oxyde de soufre.
C’est sûr, il n’est pas à classer dans la cour des grands américains (rien à voir), mais l’arrivée sur son « Embalse » n’en demeure pas moins soufflante. Cette vue sera notre terrasse pour notre repas du soir et notre bivouac pour la nuit.
Nos mirettes en prennent plein la vue. J’imagine ici une sortie ski nautique dans ce décor incroyable ! J’en connais deux qui signeraient sur le champ s’ils pouvaient se « téléporter » ! J’espère qu’ils se reconnaîtront. 😉
Notre hôtel sur roues s’offre une vue grandiose et nous savourons, reconnaissants, pleinement cette fin de journée qu’aucun hôtel n’aurait pu nous offrir.
Au petit matin, le chant d’un petit local nous réveille et nous découvrons une nouvelle image de cet « embalse » (réservoir d’eau) qui, selon la lumière, nous raconte une nouvelle histoire.
C’est l’heure de quitter notre « perchoir » et d’entamer notre descente…
En face, une plage aménagée pour les touristes d’une journée…
… surveillés de loin par quelques vautours perchés au sommet du barrage.
Un petit café sur une magnifique terrasse en surplomb du lac s’impose pour observer la vie qui s’éveille.
Les premiers fous de kayaks attaquent dès l’aube.
Tandis que les premiers bateaux sur remorques passent sur la route, on se demande comment ils font pour descendre au niveau du plan d’eau. Aucun plan incliné à l’horizon… Quand soudain, on aperçoit un ascenseur sur rail entrain d’amener un hors-bord sur le lac… Ingénieux, non ?! C’est clair, ce n’est pas des plus rapides et la file d’attente s’allonge mais combien de temps ne patienterait-on pas pour fendre l’eau d’un lieu aussi magique !
Les jeux de lumières sur le lac nous dévoilent un tableau vivant.
Un peu plus loin sur notre route, ce sont les adeptes de rafting qui s’en donnent à coeur joie.
Nous quittons peu à peu le canyon pour entamer la route des vins vers San Raphaël. Cette fin de matinée se prête parfaitement à découvrir quelques noms de la région qui, au final, ne nous enthousiasment pas plus que cela.
Nous procédons à quelques courses dans San Rafaël qui, comme la plupart des petites villes, est construite à l’image d’un damier de jeu de dame. La ville ne présente aucun intérêt esthétique, juste un côté pratique pour notre intendance.
Le lendemain midi, nous sommes invités chez les amis argentins, rencontrés à la vallée Hermoso. Ils habitent dans la campagne environnante.
Gerardo et Margarita sont d’origine allemande. Nés en Argentine, ils possèdent une exploitation d’olives et quelques hectares de vignes qu’ils ne traitent toutefois pas eux-mêmes. Ils nous racontent leur histoire, celle de leurs parents et nous parlent de l’Argentine comme eux la ressentent et la vivent au quotidien. Nous passons une après-midi bien agréable dans leur propriété à l’abri du soleil sous le couvert d’arbres majestueux.
Nous nous dirigeons ensuite vers la vallée des vins dans la région de Mendoza. Nos amis belges qui voyagent en camion tout comme nous sont déjà entrain de déguster de grands vins locaux dans une prestigieuse propriété. Nous les retrouvons en fin de journée et bivouaquons ensemble sur la propriété.
Les dégustations et repas ont toujours lieu le midi. Impossible de réserver pour le soir, c’est fermé. C’est bien dommage.
Ce n’est pas grave, nous nous rattraperons un peu plus tard !
A trois camions, nous partons rendre visite à un couple d’amis belges de JP, installés en Argentine depuis de nombreuses années, dans une jolie propriété à l’abri des regards. Nous passons trois jours merveilleux tous ensemble à découvrir la région, ses vignobles, sa cuisine, et à rencontrer quelques locaux.
Le vignoble Claroscuro à Vista Flores (Tunuyán), vallée d’Uco :
Malbec, Cabernet Franc, Petit Verdot, Pinot Noir, Chardonnay, Sauvignon Blanc et Sémillon.
L’ensemble des machines et installations proviennent de France principalement. Les fûts de chêne sont français et américain.
On nous apprend que la famille Cucchiara a cherché à associer chaque souche et chaque millésime à une oeuvre et à un artiste. Ainsi, le premier vin élaboré par Claroscuro portait l’oeuvre de Del Giudice sur son étiquette. Les peintures successives qui ont illustré les bouteilles ont été choisies en tenant compte de l’impact, de l’expressivité, de l’intention des artistes et de la manière dont elles étaient liées à chaque vin. Ainsi, pour la Gran Reserva Malbec 2018, l’oeuvre de Rincón de la Boca, de Benedito Quinquela Martin, a été sélectionnée. Elle dépeint le quartier où l’artiste a vécu avec un style aussi authentique et expressif que celui du vin.
Le Domaine Bousquet, Vallée de Gualtallary, Tupungato
Il s’agit du vignoble le plus élevé de la région de Mendoza (1200 m d’altitude). Ce domaine, créé par une famille française visionnaire, est complètement géré « en organic » avec un respect de la nature omniprésent. Il s’agit du premier domaine viticole argentin à obtenir le Certificat Bio Régénératif, les trois autres étant situés aux USA.
La Vallée d’Uco est un lieu extraordinaire, à une centaine de km au sud de Mendoza, pour les amateurs de vins et de bonne cuisine. A bon entendeur, salut ! 😝
Notre visite de la ville de Mendoza fut brève, la forte chaleur ambiante ne nous motivant pas des masses.
Deux chouettes petits endroits pour aller manger : Ana’s Bistro et Juan de Gusto !
Nous reprenons la route pour passer à nouveau vers le Chili, mais seuls. Nos amis doivent attendre la livraison de matériel à Mendoza ainsi que la réparation d’un pneu crevé. Tandis que l’autre couple est déjà en route pour de nouvelles dégustations de vin côté chilien.
Une passe à travers la cordillère des Andes à 3.300 m, traversant préalablement la Réserve Nationale de Villavicencio (52), doit nous conduire à Upsallata, puis par la routa 7 au Pont des Incas pour enfin atteindre à la frontière chilienne.
La piste 52, étroite par endroit, serpente à flanc de montagnes et nous amène au sommet d’un point de vue où nous décidons de passer la nuit.
Le lendemain matin, nous nous réveillons quasi dans la Ouate, au-dessus d’une mer de nuages.
Il nous faut poursuivre l’ascension et passer de l’autre côté avant que les nuages ne montent éventuellement plus haut et nous rattrapent. On a besoin de garder une bonne visibilité !
Arrivés à une certaine altitude (2.700m environ), nous retrouvons nos copines les Vigognes que nous avions côtoyées si longtemps dans le sud de l’Argentine et qui avaient soudainement disparues. Nous croisons également le chemin de deux jeunes renards.
Une vieille mine à l’abandon sur la piste attire notre attention.
Allons nous dégourdir un peu les guiboles et y faire un petit tour !
Au retour, notre camion est entouré de Vigognes, intriguées par la présence de cet extra-terrestre sur leur territoire.
La descente sur Upsallata est impressionnante de nuances : on a l’impression de plonger dans un pot de pastels.
Arrivés à Upsallata, nous empruntons un petit bout de la piste 13 pour aller pique-niquer au pied de la montagne aux
7 couleurs. Au-delà, la piste n’est pas faite pour notre gabarit. Et de toute façon, ce n’est pas la route pour passer au Chili.
C’est la Ruta 7 que nous devons prendre.
La Ruta 7 est une véritable autoroute. De nombreux camions l’utilisent pour passer du Chili en Argentine et vis-versa.
Non, ceci n’est pas le fameux Pont des Incas mais seulement un très ancien petit pont à côté duquel nous avons passé la nuit.
Il se situe légèrement en retrait de la Ruta 7, sur le chemin à travers les Andes que le Général argentin José San Martin, El Libertador, emprunta avec son armée lors d’un épisode de la guerre qu’il mena pour l’Indépendance de l’Amérique du Sud.
Le Pont des Incas :
Une légende raconte qu’un des Incas, fils du Soleil, était connu pour être particulièrement généreux et attentionné. Il allait visiter son Empire et faisait en sorte de conquérir de nouvelles terres en invitant ses habitants à le rejoindre. En contre partie, il leur enseignait comment ne jamais manquer de rien.
Un beau jour, ce brave Inca est tombé gravement malade. Il fallait lui trouver un remède urgemment. Jusqu’au jour où un coureur venu du sud de son royaume annonça qu’il savait où se trouvait le remède à son mal. Une caravane emmena alors l’Inca depuis Cusco à la recherche de cette fameuse plante médicinale.
Ce pont fut créé au cours d’une nuit par le Soleil et la Lune qui décidèrent d’aider ce petit peuple local (à l’initiative de cette caravane) plein de délicatesse envers son monarque Inca très malade. Ce peuple cherchait désespérément un passage pour amener le Monarque Inca sur le lieu où se trouvaient les plantes médicinales indispensables pour le soigner.
On est d’accord, ce n’est qu’une légende parmi tant d’autres mais l’endroit n’en reste pas moins assez incroyable.
La frontière chilienne approche… tandis que sur le GPS, la descente s’annonce quelque peu sinueuse.
Cette fois, le contrôle fut dantesque : il n’y a pas un coin du camion qui n’a pas été fouillé par les chiliens ! On y a laissé quelques fruits (on le savait) et toute notre viande congelée (là, les discours sont différents d’une frontière à une autre…). Ils nous ont laissé nos alcools bien que nous étions au-delà des normes autorisées (2,7L/personne). Finalement, à part la perte de temps, on ne s’en est pas trop mal tiré.
A bientôt à Santiago du Chili et Valparaiso !
Magnifiques paysages! Bonne continuation au Chili!
Quel voyage fabuleux! Merci pour le partage et ces magnifiques photos!!!
Mauvaise surprise que ce contrôle, obligatoire ?
Merci pour les photos on peut rêver en ce dimanche belge au temps bien pourri !
Bisous
Merveilleux! Jamais d’envie de vous arrêter deux semaines pour lire et/ou pêcher? Ca va être dur de rentrer!
Merci de nous faire rêver !
Baci
Géniales ces photos! Les couleurs sont hallucinantes. Toujours un plaisir de vous lire. Grosses bises à vous 2.
Hello les amis,
Vous êtes loin de la nationale 7, de Saint Raphaël et de tous ces bons cépages que l’on découvre en France mais bon finalement l’ambiance à l’air bien agréable en Argentine.
Glups et santé.
Biz à partager
Colette et Alain
La tête au-dessus des nuages et les pieds dans l’eau… Comme d’hab, c’est boooooo !