Notre camion

Un MAN TGM 13.290

Pourquoi ce choix ?

Une fois la décision prise de voyager durant quelques années à travers le CONTINENT AMERICAIN, la première étape qui s’est imposée à nous fut de déterminer notre façon de voyager et donc le choix d’un véhicule.

Mais lequel ? Un camping car classique ? Un fourgon aménagé ou aménageable ? Un véhicule 4×4 avec cellule amovible… ? De quelle dimension avons nous besoin ? Quelle marque est la plus fiable ? Du neuf ou de l’occasion ? Les offres du marché sont vastes et il ne faut pas se tromper !

Nous avions, par le passé, testé pour une semaine un « gros-blanc » comme nous les appelons, (camping-car classique). Mais nous avons rapidement constaté qu’ils étaient très vite en sur poids et extrêmement fragiles, car généralement de construction plutôt légère, ET limités dans leur autonomie…

En outre, lors d’un test dans le nord de la Hollande par temps pluvieux, nous sommes restés carrément « en rac » un matin, dans l’impossibilité de faire bouger le véhicule… sur de l’herbe simplement mouillée ! Les limites de ce type de véhicule se sont rapidement faites sentir. Ce ne sera pas notre compagnon de voyage pour ce que nous envisageons de faire !

Après avoir eu un petit fourgon aménagé VW California 4 Motion pendant 5 ans, maniable comme une voiture, discret et passe-partout, notre choix s’est tout naturellement dirigé vers un véhicule un peu plus grand et plus confortable de maximum 7,5 T.

Les nombreux sites de constructeurs, principalement allemands, regorgent de modèles de tous gabarits. Sur chaque site de voyageurs, les  « globe-trotteurs » font l’éloge de leur choix et de leurs découvertes, des plus classiques aux plus farfelues.

En tenant compte du fait qu’ils voyagent pour un an ou plus, en famille ou non, avec un budget plus ou moins serré, ne prenant que des routes ou d’autres que des pistes, sachez qu’il y a autant de choix de véhicules que de voyageurs !!!

Nous avons d’abord vu un Iveco Daily 4×4 avec une cellule d’un constructeur allemand. Une très belle occasion. Cette taille extérieure nous paraissait suffisante : 7,5 T. Mais après être restés 15 minutes à l’intérieur, non seulement nous devenions claustrophobes, mais nous sommes rendus compte que la largeur n’était même pas suffisante pour poser un lit à ma taille (je mesure 1,95 M). En outre, la hauteur intérieure était de 1,90M, donc impossible de se tenir droit. Pas vraiment pratique ! Et seul un couloir séparait la cuisine du coin à manger : même si les contacts physiques nous semblent importants dans un couple, le fait de devoir se croiser dans un si petit espace nous semble à la longue un sujet d’énervement… En fin de visite, le propriétaire nous confie qu’il vend son Iveco parce qu’il a commandé un camion MAN de 13 T chez le même constructeur.

Au vu des photos qu’il nous montre fièrement, nous nous disons que ce n’est pas pour nous : trop volumineux, nécessitant un permis camion et d’un autre budget. En outre, nous ne nous sentions pas du tout l’âme d’un camionneur 😉

(Ce n’est que bien plus tard que nous comprendrons mieux son choix !).

Par la suite, conseillé par notre amis Gerrit, nous sommes allés jusqu’à Bad Kissingen en Allemagne, visiter le plus grand salon du véhicule 4×4 de voyage. Et nous y découvrons un autre véhicule de 7,5 T, le Mitsubishi Fuso Canter 4×4 du même constructeur allemand qui avait retenu notre attention. Ou encore un Mercedes Atego 4×4 d’un autre constructeur.

Mais ce fut toujours le même constat : un prix élevé pour un équipement minimaliste et des choix de matériaux discutables.

Nous n’avons finalement JAMAIS trouvé de modèle fini qui nous convienne : trop ceci ou pas assez cela…Et surtout à des prix, fort élevés à nos yeux, pour des véhicules d’occasion sans électronique, très recherchés par certains. Il ne s’agit toujours que d’une cabine « dans son jus » d’il y a 15 voir 20 ans…un équipement de base limité, souvent inutile pour notre usage.

 

Bref, pas si simple de trouver son bonheur sur ce marché…Mais nous avons aussi rencontré un belge passionné qui nous explique que si nous avons le temps, il est possible de réaliser un véhicule sur mesure et en contrôlant le budget, il s’agit de Klaas Herpels de la société EBERCA.

En fait, c’est un peu comme l’acquisition d’une maison : soit vous faites le choix d’acheter une ancienne maison à retaper, soit vous optez pour un bien neuf. Ce bien neuf peut être soit livré « clefs » en main, soit vous en êtes le maître d’œuvre : vous choisissez l’architecte, l’entreprise générale pour le gros œuvre, et les différents corps de métiers. Et si vous souhaitez économiser pas mal d’argent , vous mettez la main à la pâte selon votre temps et vos capacités.

Alors voilà, pour faire court, nous avons parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour visiter des véhicules en tout genre, passé des heures sur le net à nous documenter, rêvé à l’inabordable, lu énormément, rencontré beaucoup de monde et écouté de multiples avis… pour ENFIN tomber, par hasard, sur quelques rares compatriotes qui, eux, ont fait le choix de construire leur PROPRE véhicule.

EU-RE-KA !!!! Nous avons trouvé ce qui nous correspond : construire nous-même notre propre cellule d’habitation sur un camion robuste, capable de répondre à nos attentes en terme de poids, de confort, de possibilités d’aménagement intérieur et technique, selon nos desiderata.

 

La première Cie à qui nous avons demandé un devis fut MERCEDES, car leur porteur « ATEGO » n’était pas trop grand et il nous semblait robuste, mais leurs offres tardant à venir, malgré une longue rencontre au salon de l’auto et trois rappels, nous nous sommes tournés vers un MAN 13.290. 4×4, avec 3 blocages de différentiels et une boite de vitesse robotisée pour plus de facilité de conduite.

Les couleurs 7030 et 7039 RAL ont été choisies pour plus de discrétion : Il s’agit de couleurs proches de celle du sable et de la poussière sèche et, mouillées, elles sont moins salissantes.

Le porteur sera NEUF, et nous accepterons les contraintes des technologies Euro6, Ad Blue et électroniques… Mais nous profiterons des avancées technologiques de sécurité, de conduite et de confort, un rêve !

Nous préférons éviter les contraintes d’un véhicule d’occasion qui sont, nous le pensons, plus désagréables. Car, si un porteur d’occasion n’a peut être pas d’électronique, il souffre cruellement de confort ; et s’il n’a pas été profondément révisé, ses risques de pannes sont importants. En outre, et fait non négligeable, après y avoir adjoint une cellule pourtant neuve, sa valeur de revente sera malheureusement basée en grande partie sur l’âge du porteur (Camion) et non de la cellule.

C’est ainsi que certaines occasions finissent par revenir parfois aussi, si pas, plus chères qu’un véhicule neuf. Nous en avons vécu plusieurs expériences malheureuses…

Nous voilà donc partis pour un nouveau chantier. Notre expérience en matière de rénovation et de construction d’habitat neuf dans la poche, nous sommes confiants et enthousiastes. Nous élaborons l’ensemble des plans en tenant compte de certaines contraintes techniques inhérentes au véhicule, comme la place des réservoirs, de l’escalier, du pot d’échappement et l’équilibre des masses.

Nous choisissons chaque élément le composant, des matériaux aux mobiliers, de la circulation intérieure (certes réduite) à la luminosité.

Nous avons la chance de nous faire conseiller par différentes personnes, membres d’un forum spécialisé de véhicules de voyage MAN. Ces personnes, passionnées et qualifiées dans divers domaines, nous aident considérablement tout au long de la construction. C’est en avançant pas à pas que nous nous rendons compte que construire une cellule pour un camion n’a pas grand chose à voir avec la construction d’une maison : les matériaux des murs diffèrent ; nous n’avons pas droit à l’erreur, chaque millimètre à son importance, un trou ne se rebouche pas, une découpe faite ne se change plus.

Dans une maison, vous n’avez pas à « caser » votre éolienne, vos égoûts, votre château d’eau ; dans votre camion aménagé, tout doit y être intégré, et prévu d’avance surtout !

Nous choisissons de réaliser Le tout « Made in Belgium », avec des artisans très qualifiés. J’ai pris beaucoup de temps pour analyser les différentes options possibles, ce qui m’a appris énormément, ne l’oublions pas, au départ, je n’y connaissais RIEN en la matière !

Quand il a fallu choisir entre plus de 150 options pour composer simplement le porteur sans jamais s’être intéressé à un camion de près, c’est un peu comme rentrer en 1ère primaire et apprendre l’alphabet.

Vient donc la commande :

C’est quoi un sépar, et chauffant ? Quel rapport de pont ? Mais je n’en sait rien ! Expliquez nous

 

 

Les détails de la commande :

Confirmation de commande

 

 

 

 

 

 

Mais d’abord, passons le permis « C » Camion

Oh, attendez, pas si vite, moi je roule en Toy IQ, vous savez, le petit cube qui ressemble à un ballotin de praline qui n’a même pas de sièges chauffant, alors là…12 réglages de siège, faut s’habituer !

C’est une aventure de trois années, de 3.000 heures, et de 20.000 km de déplacements en tout genre, avec l’impossibilité d’abandonner en cour de route…

Trois années, c’est le temps qu’il nous a fallu pour choisir le porteur, faire les plans, choisir les sous-traitants, trouver le moindre bouton, accessoires et matériaux, construire, et surtout apporter nous-mêmes les détails de finition qui font la différence à nos yeux.

Depuis, je me suis sacrément amélioré, et, ayant participé à l’ensemble de son élaboration dans les moindres détails, je le connais comme ma poche. Ce qui n’est pas le cas de certains qui n’ont même pas le schéma électrique de leur véhicule. Imaginez avoir une panne à 10.000 km d’ici !

Sans avoir la prétention de la perfection, d’après les habitués et les spécialistes, le résultat est plus que satisfaisant, grâce à l’aide éclairée apportée par chacun des intervenants.

Le plus important, c’est qu’il réponde parfaitement à nos attentes et « à nos yeux », il ne comporte pas de défauts. Il est homogène. En outre, en œuvrant de cette manière, ce projet est devenu possible, accessible financièrement, même si cela représente un budget certain.

 

En conclusion, je dirais que ce projet fut un véritable défi, et en même temps, une aventure passionnante qui nous a donné la possibilité d’apprendre énormément, de rencontrer un monde de passionnés, d’artisans qualifiés. Enfin, de réaliser un rêve que nous avons cru, au départ, inaccessible.

 

Quelques exemples de choix qui nous convient :

  • La cellule est réalisée à l’aide de panneau isolant de 6 cm ce qui offre une isolation satisfaisante par temps froid et sous le soleil du sud également contrairement à un fourgon qui est très vite une fournaise.
  • L’intérieur a été réalisé en multiplex marin, stratifié satiné anti griffe de 19 mm.
  • Le frigo : De taille raisonnable pour deux : 65 litres et 12 litres de surgélateur de préférence à tiroir est très facile à ranger, peut énergivore et bien suffisant pour 10 jours d’autonomie. En plus il est toujours possible d’ajouter un petit frigo – surgélateur dans le garage que l’on ne fera fonctionner qu’en cas de besoin. A quoi sert-il d’avoir un frigo comme à la maison qui n’est jamais rempli qu’à 50, 60 % ?
  • La plomberie : elle est comme à la maison, ainsi que la robinetterie et les éviers. L’éclairage est bien évidemment du LED à 2.700 °K avec dimer et interrupteurs intégrés à chaque point lumineux, ce qui facilite le raccordement et permet de créer plusieurs ambiances différentes. Chaque circuit est séparé par un interrupteur fusible, ce qui, en cas exceptionnel de panne, permet d’isoler la ligne à problème tout en laissant les autres opérationnelles.
  • L’ensemble des éléments eau et électricité sont dans des lieux bien distincts (croyez-moi, ce n’est pas toujours le cas), 4 batteries de 220 Ah avec 600 W de panneaux solaires. Cela nous laisse une belle autonomie, 4/5 jours en hivers sans soleil, full quand le temps nous sourit. Un Victron 3000 et un transformateur complètent l’installation avec encore quelques détails utiles comme la possibilité de démarrer le moteur du camion sur les batteries de la cellule, par exemple.
  • Un système de fermeture de portes d’armoires solide ne comprenant pas d’éléments en plastique mais bien tout en métal.
  • L’usage de bois massif pour les plans de travail cuisine, salle de bain, table plutôt que du stratifié, ce qui donne de la chaleur visuellement en plus d’être des matériaux naturels.
  • De l’inox pour la protection autour des éviers et cuisinière ainsi que le bac de douche situé en-dessous du caillebotis en bois.
  • Un bon lit ; nous avons choisi un super futon de 25 cm composé de multiples couches naturelles qui nous assurent des nuits réparatrices.
  • Du double vitrage Outbound, ce qui assure une température hiver comme été supportable, sans pont thermique.
  • Deux chauffages alimentés au diesel, un Airtronic et un Hydronic, ainsi qu’un airco réversible, un mini convecteur de maison sous la table très performant et un petit radiateur avec soufflerie dans la cuisine et un dans le garage pour maintenir un température plus qu’agréable par grand froid.
  • Une seule roue de secours est suffisante en plus du matériel de réparation en cas de petite crevaison. La roue se trouve en-dessous, à l’arrière, et non en porte à faux sur la paroi arrière. Bien sûr, cela fait moins « camion d’expédition », réduit la garde au sol à l’arrière, mais combien de fois en aurons-nous vraiment besoin de cette garde au sol ? Par contre, deux roues sur la paroi arrière nécessitent renforts, treuille, et pèse 300 kg de plus, quel balourd !
  • Dans la salle de bain, un seul robinet « douche de coiffeur » nous permet d’avoir, sur une seule ligne, de l’eau à l’évier et une douche économique et puissante si nécessaire.
  • Les lieux, que l’on utilise très peu en terme de temps, nous les avons voulus minimalistes, comme la salle de bain.
  • Par contre, les fauteuils du camion sur lesquels nous allons passer de nombreuses heures, sont très confortables.
  • Les 430 litres d’eau blanche, en deux réservoirs, sont hors gel ainsi que l’eau noir de 140 litres, avec robinet de vidange à l’intérieur de la cellule également. La toilette, en céramique comme à la maison, est avec broyeur et l’eau grise se situe en-dessous non hors gel. Il suffit d’y mettre de l’antigel bien concentré dans le réservoir vide pour bien remplir la vanne de vidange et l’ensemble résiste à du -15°C, ce qui est suffisant pour notre usage futur.
  • A la place d’une hotte bruyante et inefficace qui aspire 2m3 à la minute, nous avons opté pour un ventilateur de toit qui peut brasser jusqu’à 23 M3 à la minute et ce, dans les deux directions. Ce qui permet non seulement de cuisiner sans la moindre odeur mais aussi de ventiler le véhicule par temps chaud la nuit de manière naturelle et silencieuse.
  • Enfin, l’accès à la cellule se fait par un escalier de 2 marches, pivotant sur un axe mécanique sans moteur, et qui se trouve dans le prolongement des 4 autres marches intérieures, ce qui, vu la hauteur du véhicule, assure un accès aisé à la montée et la descente et ne nécessite pas de déployer une échelle encombrante extérieure.
  • Lors de nos déplacements, nous n’avons pas opté pour une moto ou un quad suspendu à l’arrière car cela augmente encore le balourd, nécessite aussi assurance et importation temporaire supplémentaire sans compter que les quads sont parfois interdits sur route dans certains pays.
  • Nous avons plutôt opté pour deux vélos électriques compact, de la marque Flyer (modèle Flogo) qui rentrent parfaitement dans le garage sans prendre beaucoup de place. Ce modèle, avec roues de 20’ et pneus larges très confortables, permet d’y installer des fontes ; il est de qualité suisse…
  • Bien évidemment, ce sont les choix que NOUS avons fait en fonction de NOS BESOINS, après avoir visité beaucoup de véhicules, relevés, chez chacun d’eux, les bonnes idées, les bons conseils, ce que leurs propriétaires trouvaient indispensables ou pratiques. Bien évidemment, il y a moyen d’y ajouter d’autres choses comme un chauffage par le sol, un chauffage du moteur, et j’en passe.
  • Après des mois de tests par temps chaud et très froid en montagne, ces choix se sont avérés, pour nous, les bons et nous n’avons aucun regret.

La naissance du bébé en image accélérée :

Et dernier détail, avec le pare branche